Que penser de ce rien qui nous attend ? Moi, impétueux coursier autant que vous, courageux lecteurs ? Je parle de ce rien du tout, de ce tout éternel, de ce vide sidéral… Je ne suis pas comme Rimbaud, Verlaine et quelques autres, un spécialiste de la discipline ; une coque en résine, fût-elle double et aussi effilée qu’élégante ne saurait prétendre à l’étiquette aussi surfaite qu’inquiétante de poète maudit des océans. Certes pour nous,  navires de tous poils, autant que marins d’origines lointaines,  ce « Rien » cosmique, pourtant simple retour à l’essence, ce sera les abysses ; à vous le nuage de cendres dispersé par les brises de la vallée…. L’affaire n’y change rien, je ne suis que l’âme d’un outil jadis façonné par vos ancêtres pour s’évader de leur condition d’esclave d’un dieu injuste ; vous n’êtes que les rejetons d’un système façonné par le temps dans le seul but de survivre sur les terres émergées. Loin de l’évanescence des poètes suscités, nous nous retrouvons dans le pragmatisme entêté de ceux qui luttent âprement  pour rester en vie sur la base d’une théorie première : « chacun commence à mourir à l’instant où il naît… »  Ce qui laisse de fait à chacun un certain temps pour réfléchir à la question. Question qui peut sans doute être repoussée un temps sur la base d’autres lieux communs fréquentés par des prophètes plus enthousiastes : « la vie n’est-elle pas une aventure merveilleuse ? La mort, un simple accident de parcours ? N’y a-t-il pas des artistes, et même certains de ces fameux poètes disparus qui font de leur vie un feu d’artifice dantesque, de leur trépas un chef d’œuvre absolu ? » Et j’en passe !!! Certains en remplissent des pages ! Qui sont les faux prophètes ? Y en a-t-il seulement de vrais ? Voyez qu’il vaut mieux s’arrêter là, ne pas s’égarer dans d’autres théories fumeuses : « Il n’y a que l’amour qui vaille d’être vécu »… Ou pire, patauger allègrement dans des refoulements douteux… « La rédemption par le sexe ! »

Enfin, je disais tout ça en passant, Loin de moi l’idée de vous encombrer le système digestif de funestes présages ! D’autant que j’ai une superbe nouvelle à vous annoncer !!!

Photo d’entête à l’appui ! Non, il ne s’agit pas du Bal des vampires, pas non plus du bal des espions, mais bien du mariage de Lily et Michel. Là, de grâce, ne me faites pas les fiers à bras, reconnaissez modestement la vérité : je vous en bouche un coin !!!

Ca se passe à Noirmoutier. Lily a pris une balle dans la hanche juste sous le gilet pare-balle un mois plus tôt. Petit calibre heureusement, la balle s’est bloquée sur l’os iliaque sans rien péter. Une balle perdue sans doute ; un tireur mal intentionné capable d’ajuster son tir à moins de dix centimètres du gilet vise le cou ou le front, pas l’os iliaque ! N’empêche ! Pour la valse d’ouverture du bal, Lily se doit de garder le sourire amoureux de circonstance et pourtant…. Ça tire… Bon, Lily en a vu d’autres, on s’en doute bien ! « Quand même », comme elle dit si bien, blessure par balle, c’est la première. Ce sera la dernière aussi car elle a du coup rendu son tablier au Capitaine qui a cette fois complètement déconné. D’autant qu’elle n’était pas la seule victime… à commencer par ceux d’en face qui, les malheureux n’avaient pas pris la précaution élémentaire d’enfiler leur gilet avant de partir en bordée ! Lily a tiré quatre fois avant de se prendre une prune et de se glisser derrière un plot en béton en attendant mieux. Certes, c’est la première fois qu’elle tirait à vue, mais elle a des milliers de tirs sur cible dans les bras.

Bon, revenons à plus festif ! Le bal, les amis venus de la France entière, même le maraîcher aux doigts d’or de Saint-Cyr les Lecques est là ! Les mets fins, les vins triés sur le volet ! Bien sûr on est au pays du Muscadet et du Gros Plan, mais les invités venant d’un peu partout, la palette est aussi heureuse qu’ouverte ! Un rouge californien est même remarqué. Bon ça n’est pas un « Nuit Saint Georges » ! Il n’en reste pas moins un bon moment sur la sellette, gouté, regouté, gardé en bouche et abondamment commenté par plusieurs connaisseurs reconnus. Y aurait-il un californien dans l’avion ?

Oui justement, Aby. Alors lui n’est pas du métier comme la plupart des autres convives ; pas maraîcher non plus. Aby est juste un gars de tout là-bas qui vient passer ses vacances justement ici, à Noirmoutier… Il a eu le coup de foudre il y a des années, descends toujours dans le même hôtel, seul. « Seul », entendons-nous bien ! Pas seul avec une idée derrière la tête. Non, il n’y a que des ports de pêches à Noirmoutier, désespérément pauvres en putes du coup. Professionnelles je veux dire ; des amatrices on en trouve dans tous les supermarchés, pas besoin d’être dans un port ! Mais les ports, je connais, figurez-vous… y’a que de très vieux escogriffes qui pourraient m’en apprendre encore. De ce point de vue, le port de pêche est pauvre, le port de commerce est souvent heureusement garni, le port militaire c’est systématiquement à donf et du troisième choix ! C’était déjà comme ça du temps des Romains et y’a plus de raison que ça change !

Aby, Lily l’a rencontré un jour de grande marée au bout du platier devant son trou… Pas son trou à lui, le trou à Lily. Bien sûr il faut être « pêcheur à pied » pour savoir ce qu’on entend par « son trou ». Je précise donc pour les inadaptés à ce sport « glissant ». Il s’agit d’une anfractuosité dans le plateau calcaire, foisonnante en une ressource halieutique particulière dont le « propriétaire » croit être le seul à connaitre la richesse. Je n’en dis pas plus puisqu’on entrerait là dans une matière beaucoup plus secrète que l’espionnage en tout genre…

Lily / Noirmoutier 1990

Bref Lily, qui ignore encore à qui elle a affaire, apostrophe vertement le malotru :

-          Vous êtes dans mon trou, là, Monsieur. Vous ne comptez quand même pas vous y incruster ?

Bien sûr, c’est une blague ! Ça n’aura échappé à aucun de nos salaces compatriotes. Mais Aby n’est ni français ni salace. Il est par contre fort courtois et, comprenant au visage courroucé de sa vis-à-vis qu’elle ne bluffe pas, que c’est vraiment son trou, il s’excuse platement. D’autant qu’il y a un autre « trou » non loin qui fera tout aussi bien son affaire.

Il parle bien le français depuis le temps, et a gardé cet accent très mélodieux des californiens qui s’essayent à la langue de Molière. Il n’est pas mal en plus… Mieux que ça même ! Résultat, les voilà tous les deux attablés au seul bar du « Vieil », le soir venu. Lily lui explique le coup du trou en rigolant et Aby rigole en retour ; un rien gêné quand même, on connaît les ricains ! Ils se retrouveront souvent sur le platier, les jours de grandes marées en tenue de combat, devant leur « trous » respectifs, ustensiles de rigueur en bandoulière pour finir la journée saturés d’iode et épuisés au bar-tabac du Vieil.  Bien sûr, vous attendez la suite, je vous connais ! Mais STOP ! Je vous arrête tout de suite ! Lily a déjà fort à faire à l’époque avec les trois lascars qu’on connaît et en mettre un quatrième au tapis, c’est hors de question, même en vacances ! D’ailleurs si Aby a été invité en voisin, aucun des dits lascars n’est là en ce jour de fête. Ça suffit à le disculper aux yeux de Michel, grand amateur de pêche à pied lui aussi depuis qu’il connait Noirmoutier.

Voyage de Noces ? Oui, pourquoi pas ! D’autant que c’est les copains qui payent ! Ce sera un séjour plongée à Sharm el Sheikh ; retour aux sources pour Michel, somptueuse découverte pour Lily ! Mais les copains sont du voyage ! Qui sont-ils du coup, ces gars et ces filles-là pour avoir façonné en loucedé pareille idée ? Des fondus de plongée évidemment. D’ailleurs c’est comme ça qu’ils s’appellent : « LES FONDUS ».

C’est un petit groupe qui s’est formé au coup par coup entre plongeurs qui venaient s’entretenir la forme, l’hiver, à la Piscine Didot en plein Paris.  Alex, apprenti soudeur chez Dassault devenu spécialiste hors norme, consultant en contrôle qualité des soudures sous-marines, sa femme pharmacienne comme Lily, un informaticien du quartier, un physicien breton, un toubib rigolard, un autre breton encore plus dingue que l’autre… Ils sont bientôt 7 ou 8 et une gonzesse sympa les prend sous son aile. Elle gère une agence de voyage et s’occupe des billets de groupe. Heureusement car le petit groupe s’étoffe, devient bientôt un club affilié, «les fondus» donc. Au fil des virées ils se retrouvent à vingt et la saga continue à tourner autour du monde : Afrique du sud, Maldives, mer Rouge d’Akaba à Sharm el Sheikh et Hurghada  jusqu’au détroit d’Ormuz, Santiago à Cuba, Cozumel au Mexique, Abou Dabi ! Une belle histoire qui dure vingt ans… le temps que jeunesse se passe ! Le temps « des Fondus » ! Bien sûr, c’est d’abord le temps des vacances… Après chacun retourne au boulot ! Alex à ses plate-forme pétrolières, le physicien à son laboratoire, la pharmacienne à sa pharmacie, le toubib à son cabinet  et Lily et Michel à leur gagne-pain…

« Daniel » avait vu juste. Paul après avoir côtoyé les sommets,  est maintenant dans la mouise jusqu’au cou. Il a bien fallu l’abandonner à son sort sous peine d’être « rayé des cadres », définitivement. Maintenant  qu’ils sont jeunes mariés (47 et 53 ans), on pourrait imaginer Michel et Lily retirés des voitures, à la recherche de boulots « raisonnables » et rassurants. Du côté de Lily, son vieux pharmacien va-t-en guerre a pris sa retraite ; dans la foulée, Julie est repartie vers sa Provence natale, non sans confier à Lily que Daniel n’habitait plus le quartier. De toute façon les happenings genre tajine de la rue Boutebrie et balles sous la ceinture. Rideau. On la comprend Lily… à presque cinquante piges, même les plus barjots ont pris un minimum de plomb dans la tête !

De son côté, Michel ne cherche pas avec un acharnement démesuré. Il a déjà sa retraite militaire ; bon, un truc de consultant en sécurité privée, si c’est pas trop prise de tête, oui, pourquoi pas ?

C’est comme ça, en parcourant à un ralenti proche du dilettantisme le champ des possibles, que Michel croise un ancien collègue. C’est une agence d’investigation financière. Rien de périlleux à priori, donc. L’ancien collègue de Michel qui est en fait un très bon copain, juste un peu perdu de vue ces derniers temps pour cause d’amourette à rallonge et autres voyages de noces à répétition, n’est pas le seul à connaître Michel dans l’agence. Le patron le connaît aussi, pas personnellement, juste par la bande, « de réputation » comme on dit dans des milieux plus fréquentables… Lily aussi, d’ailleurs il la connait, le patron, par la même «bande». Le billard à trois bandes n’est-il pas le meilleur raccourci pour définir cette profession où tout le monde se connait et rebondit d’un boulot à l’autre ?

Eh bien, le fait qu’ils forment déjà un couple si jeune et séduisant, ça lui convient parfaitement à ce patron-là ! Vu que son intention, c’est de les faire travailler en couple justement…

C’est plutôt rigolo et très très loin des films du genre ! Une chaine de grandes surfaces a-t-elle un soucis de coulage dans un de ses magasins et voilà notre jeune couple en « formation caissière » avec des gamins de 18 à 25 ans en vue d’intégrer l’équipe du magasin en question en temps que caissier et caissière de base. Une chaine de pharmacies parisiennes a-t-elle le même genre de soucis dans sa succursale avenue de l’Opéra que voilà Lily embauchée comme assistante et Michel cantonné dans le seul rôle qu’il sait tenir dans une pharmacie, celui de client assidu !

Ça permet toutefois de payer la soupe quotidienne et surtout l’obole au club des «fondus», qui n’a de cesse de monter de nouveaux projets… A l’aube des années 2000, une mission plus épicée leur échoit… Air France et Aéroports de Paris s’arrachent les cheveux ! L’un a beau vendre ses billets sur Concorde à un prix faramineux et l’autre prélever des sommes exorbitantes aux compagnies de navigation étrangères, rien n’y fait ! Les comptes restent en rouge ! C’en est à un point que plusieurs d’entre elles menacent de ne plus se poser à Paris, Japan Airlines en particulier dont un passager sur quatre se fait taxer un bagage ! Deux fois plus qu’à Kinshasa qui détenait le précédent record mondial.

Michel coordonne l’affaire. Il dispose d’un véhicule de service sur le tarmac et d’un pass qui lui donne accès partout. Les autres sont sous-marins. Lily est pour sa part femme de ménage dans une de ces équipes super organisées qui te nettoie, désodorise et désinfecte un avion de fond en comble et en deux temps trois mouvements en vue du vol suivant. Lily note au jour le jour les anomalies qu’elle détecte sur son petit calepin d’un bout de crayon gras. Michel coordonne et attend la baraka, le bout de ficelle qui pend du placard et qu’il n’y a plus qu’à tirer en douceur, ou la brique qui dépasse  du mur et qu’il n’y plus qu’à extraire avec précaution…

Côté Lily ce sont forcément des petites choses, mais qui, forcément aussi, s’accumulent... Sur chaque vol Concorde est embarqué une grosse douzaine de plateaux repas  supplémentaires en prévision d’une réclamation quelconque d’un passager, d’un plateau valseur dans un trou d’air ou d’une subite fringale du commandant de bord qui réclamerait du coup un second plateau.  Ces plateaux supplémentaires repartent neuf fois sur dix en totalité sur le vol suivant et sont distribués en priorité puisqu’ils n’ont pas quitté les frigos. Là, non. Ils sont tous « entamés », donc bon pour la poubelle ! Pourtant concernant la douzaine de plateaux  supplémentaires, le film transparent est juste entrouvert et il ne manque que la boite de caviar et la mini bouteille de Château Latour ou autre cru choisi. Sur le siège du pilote ou dans les parages immédiats. Lily trouve presque systématiquement l’emballage de la bouteille de Chivas Royal que le commandant de bord taxe à chaque retour en vue d’arrondir ses fins de mois, même si avec les quatre ou cinq collègues qui ont l’insigne honneur de piloter Concorde, ils sont les salariés les mieux payés de France, ministres de la république et président compris ! Pas de sa faute à lui si la valise noire qui fait partie de l’uniforme est minuscule et qu’il est bien obligé de déchirer le pompeux emballage ! De toute façon les femmes de ménages sont là pour ça, non ?

Lily devine sans peine que concernant la cabine, le plus gros de l’affaire se cache dans le coffre qui abrite une large palette des plus précieux articles produits par l’industrie française du luxe et sur les étagères des deux charriots qui permettent à ces derniers de parcourir les allées pendant les vols. Il suffit évidemment que chacun des deux Stewart trafique l’inventaire intermédiaire après chaque vol avant de le signer et de le faire contresigner par la chef de cabine. Le commandant de bord n’y verrait que du feu, même s’il était honnête ! Mais comment pourrait-on prétendre à une once d’honnêteté quand on gagne vingt cinq salaires de caissières à faire le mariole aux manettes d’un coucou - fût-il supersonique - déguisé en maréchal d’empire en taxant des bouteilles de Chivas à tout va ? En « ruisselant » une maigre thune dans la sébile du quêteur à la messe du dimanche ? La plus aveugle grenouille de bénitier décèlerait la supercherie ! Alors Lily !!! Malheureusement coffre et charriots sont sous scellés pendant l’escale. Les femmes de ménage ne peuvent qu’épousseter le plateau. Un tout nouveau steward, glissé là par Michel sur le conseil de Lily pour quelques vols tirera l’affaire au clair. Grosse affaire pas claire du tout justement, on s’en doute !

Pour Michel, point de ficelle qui dépasse, ni de brique décalée, mais un elfe qui entrouvre la porte de son arbre au beau milieu de la nuit. A Roissy, les arbres ont la forme de grosses poubelles verdâtres ; les elfes ne sont pas tous déguisés en maréchaux d’empire. Celui-là est affublé d’une combinaison de mécanicien de piste et n’en a pas moins lestement sauté d’une de ces énormes poubelles, après en avoir dans un premier temps légèrement entrouvert le couvercle en vue d’un prudent coup d’œil circulaire… Manque de pot, il y avait un angle mort… Angle mort par lequel arrivait la Renault de service de Michel pour qui les rondes n’avaient pas d’heure.

Certes, le pass de Michel lui permet d’accéder au moindre recoin de la cité aéroportuaire, soutes à valeurs et cellules de dégrisement comprises, mais pas d’interpeller n’importe qui… Il passe donc sans ralentir, comme s'il n’avait rien vu. Pourtant il a observé avec attention, sans même tourner la tête. C’est son expérience qui parle. Le lendemain matin, il rend visite au manager des mécaniciens de piste, lui décrit très précisément ce qu’il a vu, le détail du déguisement de l’elfe… Son interlocuteur n’hésite pas : ce n’est pas un mécanicien de piste, c’est un gars des équipes roulantes de gestion des bagages.

Est-ce que ce type prenait un repos bien mérité à fond de poubelle ? Une petite sieste crapuleuse à l’abri des regards de contremaîtres tracassiers ? Dans le doute Michel tend une souricière avec l’aide du service de sécurité de l’aéroport. Pas question de brûler la couverture d’un ou plusieurs de ses sous-marins pour débusquer ce qui n’est peut-être qu’un vulgaire tire au flanc !

Ce que Michel va découvrir sous les yeux écarquillés du chef du service de sécurité, c’est tout autre chose !!! Le processus est ternaire.

La première phase est nocturne. Les bagagistes qui font l’aller et retour sur le charriot à bagages entre l’avion et le terminal sélectionnent quelques bagages cossus. L’un d’eux saute en marche pour tenir ouvert le couvercle d’une de ces grandes poubelles vertes qui sont le plus souvent complètement vides ; les autres balancent subrepticement les bagages sélectionnés, au moment où le conducteur du tracteur les longe au ralenti sans toutefois s’arrêter. La poubelle choisie est proche du départ des tapis roulant qui absorbent les bagages au fur et à mesure.

La phase deux, nocturne elle aussi, en est facilitée d’autant. Un bagagiste équipé d’une lampe frontale s’échappe de son poste, le temps de s’introduire dans la poubelle en question et d’en refermer le couvercle sur lui. Il éventre les bagages présents, en extrait les objets de valeur, les glisse dans les larges poches de sa combinaison, ressort et s’en débarrasse dans une espèce de consigne commune de la bande avant de reprendre son poste.

La phase trois est diurne. C’est le passage à heure fixe du camion de ramassage, dont le système hydraulique bascule automatiquement chacune des poubelles au-dessus de sa benne broyeuse qui efface par le fait toute trace de méfait à chacun de ses passages !

Voilà ! De déguisements anodins  en savants camouflages Lily et Michel parvinrent ainsi au jour où ils se mirent d’accord pour une retraite commune et quelque part méritée. Mais il restait « les fondus » et la Polynésie qu’ils ne connaissaient pas encore….