couverture : design marylin Foucaut

Auteurs : Pascale Yvetot  & Cap'tain Philip

Sortie : en Août 2022 aux éditions Traboule distribuées par BoD  (192 pages)

la version e.book est également disponible  à la librairie en ligne BoD

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Cette histoire périlleuse se passe entre le coeur de la Camargue et le secret du  bureau de la juge d'instruction Filippi au palais de justice d'Aix en Provence.

Parfaitement amorale, elle est réservée à la lecture curieuse d'adultes avertis du danger à prendre les chemins de traverse...

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Synopsis de "AU PLUS BARJO" :

Maitre Siniac, un avocat aixois à la réputation assise utilise les instincts malsains du simplet du village pour venger sauvagement ses déboires amoureux.

L'affaire tourne mal. Très mal. Double meurtre.

Par un hasard lié à une société de chasse dont il est membre et le simplet en question simple commis, Bernard Siniac se trouve amené à défendre un troisième type accusé à tort de ce double meurtre.

L'intrigue se déroule donc dans le bureau du juge d'instruction, entre une jeune juge efficace, un avocat coupable ayant pourtant à cœur d'établir l’innocence de son client déboussolé et quelques témoins pittoresques.

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LIRE LES PREMIERES PAGES :

Écluse de Bellegarde

Lundi 30 octobre 2010 - 5 h 30

— Pourquoi qu’il t’a appelé « Benoit mon cul », Siniac ? Tu t’appelles pas Benoit, putain !

Dans son trouble, Gilles ne réalise ni le caractère incongru de sa question ni le fait qu’il tutoie certainement pour la première fois un des augustes membres de la société de chasse dont il entretient le domaine depuis de nombreuses années.

Bernard Siniac, lui, se contente d’enregistrer, habitué qu’il est à relever toute anomalie du discours sans ciller ; quitte à l’utiliser plus tard à son commerce, quelquefois beaucoup plus tard. C’est son métier, et il est très bon. À cinquante ans, il est, à n’en pas douter, le meilleur avocat pénaliste du barreau d’Aix-en-Provence. Le plus cher en tout cas !

Il se contente de fixer le commis sans répondre.

— Le môme vous connaissait alors ? C’est quoi cette embrouille ? Tu m’as foutu dans la merde, Siniac !

Le retour passager au vouvoiement d’usage a été de très courte durée. Gilles est désemparé… L’impassibilité de l’avocat ne fait qu’exacerber son agitation. Plusieurs secondes s’écoulent… C’est très bien qu’il balise à mort, pense l’avocat. Mais il ne faut pas qu’il perdre complètement les pédales…

Le commis est à côté des corps, en contrebas du talus où il a enlisé le fourgon. Dans l’aube naissante, il quête un signe dans le regard de l’avocat. Mais Bernard Siniac n’en rajoute pas. Ça ne servirait à rien, il le sait. Gilles a craqué, il ne dira plus rien et va suivre les instructions sans plus réagir… De son côté, l’avocat n’aura plus que le stress du commis à gérer. Siniac laisse encore filer quelques très longues secondes…

— Non, Gilles, je ne m’appelle pas Benoit… Cette petite fiotte délirait. Je m’appelle Bernard Siniac et tu le sais. Et non, on n’est pas dans la merde, Gilles. Pas avec ce fourgon… Pousse ces deux déchets dans le bief. Il y a assez de courant pour les traîner jusqu’à la grille, là-bas. Ils vont se coincer dessous. Il se passera plusieurs jours avant qu’on ne les découvre. On va ramener le fourgon ensemble et je récupérerai ma caisse au passage. Demain, tu laveras l’intérieur au karcher avec du détergent. Plusieurs fois. Et ce fourgon ne ressortira plus du domaine. D’ailleurs, tes patrons le confirmeront, il n’en est jamais sorti et il n’a jamais été question qu’il en sorte ! C’est bien pour cette raison qu’il n’est pas immatriculé, non ?

—  Mais, pute borgne ! Le môme est juste sonné !

—  L’autre est mort, non ? Si t’avais pas cogné comme un malade, les choses seraient différentes, Gilles… Mais maintenant, mieux vaut qu’on ne soit que deux à connaître cette histoire… Deux, c’est déjà trop, si tu veux mon avis.

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