Ben ça y est !!! Nous voilà partis ! Jeudi 3 décembre.... on devait décoller de bon matin dès l'ouverture de la station Shell histoire que je sois à mes capacités maximum côté autonomie tant en eau qu'en carburant, et puis... de pot de départ en pot de départ...
ça a commencé hier soir à « la Case », le bistrot du patron. Je m'en suis douté quand j'ai vu qu'il rentrait pas à la nuit tombante comme d'hab avec sa baguette aux noix et son croissant aux amandes pour le petit dej du lendemain.
Là, c'était avec Tom qui a plongé sous mes coques l'autre jour pour récupérer mon mouillage de secours que le patron avait trouvé moyen de laisser filer , et Nico qui m'a donné un magnifique ridoir pour finir d'installer mon bas étai.
Je les connais tous les deux donc , mais bon, une fois de plus je n'étais pas de la fête. Le vieux est rentré vers neuf heures pas trop éméché mais une bouteille de J&B à la main... ça c'était pour la suite, une petite fiesta prévue à bord - je préfère tant qu'à faire ! - à 23 heures passées, avec les trois voisins immédiats , Samuel, Martial et un autre Nicolas, dont deux travaillent dans la restauration, d'où l'heure tardive du rendez-vous … ça s'est calmé un peu avant trois heures du matin, l'histoire, mais c'était sympa et on a parlé de moi pour une fois !
Le patron qu'était censé se lever à 5 heures, s'est levé à 7 et s'est pas spécialement magné de préparer son café.... Remarquez que ça aurait pas changé grand-chose, vu la check-list qu'il avait encore dans son carnet !
Fallait pour commencer monter au mât une fois de plus parce qu'un truc pas normal était apparu la veille pendant la « sortie réglage dynamique » qu'on avait faite la veille avec Georges.
Il était arrivé avec une heure d'avance, Georges la veille, arguant que le vent allait monter plus tôt que prévu et qu'il fallait qu'on ait toute la toile pour régler correctement le gréement. Heureusement on était déjà prêt avec le patron et à huit heures on était déjà sorti de l'abri de la rade de Nouméa. Le temps de tirer cinq, six bords dans une bonne brise de 18/20 nœuds, ils m'ont tout réglé pile poil et on est rentré prendre une dernière fois ce foutu coffre au fond de l'Orphelinat.
Donc , j'en reviens à ce matin. Il a fallu aller tirer Nico de sa bannette pour qu'il monte le vieux en haut du mât. Heureusement là-haut c'était pas grave, juste le bout qui avait servi à monter l'enrouleur en place qu'avait été oublié là-haut... Ça datait déjà d'une bonne quinzaine, juste avant le carénage à Numbo et pour une fois le patron n'y était pour rien. C'est Georges qui était en haut du mât ce jour-là.
Bon, ce n'était que le premier truc sur la liste , pourtant Nico ayant acheté la veille, tout ce que le vieux lui avait conseillé de se procurer pour refaire proprement l'alimentation de son tableau électrique, le dit Nico voulait que le vieux jette encore un œil sur l'histoire (en vitesse, bien sûr)... comment refuser alors qu'on l'avait sorti de sa bannette un quart d'heure plus tôt ? C'est vrai que le vieux a fait de sacrés progrès en électricité de bord depuis les aventures avec Alfred... On pourrait même dire « grâce à Alfred » , mais franchement, je m'y risquerais pas...
Puisque les réglages étaient faits, y'avait des tas de clavettes, freins , bouts et élastiques divers à mettre en place pour que plus rien de ne bouge. A suivre, remplir les réservoirs de gas-oil à ras bord à partir des jerrican de secours ( j'en ai douze), avant le dernier stop à la station. Mine de rien, entre le réservoir principal et les deux auxiliaires, le patron en a vidé quatre.
A la station, on a trouvé Manu et Gilles avec leur Cata flambant neuf au beau milieu du quai du pompiste. Au moins ils ont pu nous aider à nous caller sur le petit bout de quai qu'ils avaient laissé devant eux.
On a rempli nos quatre jerrican de gasoil, fait débordé le réservoir d'eau pour être sûr qu'il était bien plein, rempli les cinq bidons d'eau supplémentaires que le patron avait ramenés la veille. Quand le vieux a balancé qu'on partait pour de bon. Il a bien sûr été question d'aller en boire une dernière à leur bord.... Pendant qu'on trinquait à la vie à la mort , voilà qu'une belle Andalouse est apparue....
« ma tou vas reste ave no per dégéné, verdad ? ». Bref il était treize heures quand le vieux est revenu ! Et on a enfin largué les amarres pour de bon !!!
Bien sûr, à cette heure-là, le thermique était levé pour de bon, renforçant l'alizé de dix bons nœuds et on n'a rien trouvé de mieux que de suivre le conseil de Manu : aller s'abriter derrière l’Îlot Maître en vue de lever l'ancre pour de bon à 4 heures le lendemain matin...
Certes , on n'avait fait que 3 milles... N’empêche qu'on est repartis !!!