Geraldine sur le chantier de Port Louis

J’ai déjà dit qu’on en parlerait plus de ce démâtage... Et on n’en parlera plus. C’que j’me rappelle bien c’est juste après, quand Géraldine qu’avait super bien assuré tout du long est tombée en larme comme une Madelaine, après coup. Le patron l’a pris dans ses bras et l’a bercée comme une môme... Ça a duré longtemps... Elle disait rien, elle faisait que pleurer à chaudes larmes. Cap'tain Philip lui parlait tout doucement. Il comprenait le truc... Et moi aussi bien sûr ! Il lui disait qu’on était qu’à dix mille de la côte, qu’on voyait encore très bien d’ailleurs, c’était les contreforts de la réserve Masoala, dont on aurait apprécié la beauté et les couleurs n’importe quel autre jour... Qu’on allait descendre tranquillement au moteur sur Ambodifotatra, la capitale de Sainte-Marie, où on serait dès l’aube du lendemain, que d’ici midi on serait déjà par le travers du cap Masoala et que le vent et la mer faibliraient à partir de là...

C’est vrai que la mer était encore mauvaise, mais effectivement, passé Masoala, ça s’est calmé doucement et après, la nuit a même été tranquille. Charles et le patron se sont partagés la veille et tout le monde a bien dormi. Quand l’aube s’est levée, on longeait déjà la côte Ouest de l’île complètement à l’abri de la mer et du vent pour le coup. Charles a mouillé mon ancre dans l’anse de l’îlot Madame, juste devant les pêcheries et une nouvelle histoire a commencé...

Anse de l'îlot Madame - Île Sainte Marie