Bon c’est nous ! Climax et tonton !

Je parie que vous imaginez déjà que notre petit coucou prélude à la mise en ligne d’un nouvel épisode ?

Et bien non ! l'épisode N°51 n’est pas tout à fait prêt à partir sous presse, mais je vous rassure il sera léger. À la fois serein et gai. Nous, ça nous changera de «vendredi saint» qui maintient  mon carré dans une atmosphère glauque depuis plus d’une semaine maintenant … Vous vous souvenez ? cette petite nouvelle bien noire pondue dans l’angoisse par le patron à cause de cette « fable du safran plié » pendant que le vent soufflait bien raide…

Du coup le tirage des deux derniers gagnants a été retardé ! Un comble mais une nécessité puisque le règlement stipule expressément que le tirage doit avoir lieu « en mer »

Là, c’est donc juste un intermède pour vous faire patienter un poil en attendant  le fameux tirage … Et qui s’appelle donc  ?

– intermezzo –

Vous aviez déjà deviné ? Très bien, je vois qu’y’a du mieux de votre côté !

Le patron le met en ligne tout à l’heure sur le blog, puisqu’entre-temps, le vent s’étant calmé, on est revenu vers le village de Teherahera, la seule agglomération de l’atoll de Tikehau. Le patron a mouillé mon ancre à une centaine de mètre du quai de la goélette car il y encore trop de clapot pour y accoster.

Atoll de Tikehau

Le Patron a déjà emmené son vélo à terre avec l’annexe, trouvé une gargote à proximité dont il ne me dit que du bon, et même déniché un club de plongée qui accepte de partager son wifi. Il va d’ailleurs se faire vite des copains sur place…. A commencer par un groupe de toubibs et d’infirmières de l’hôpital de Papeete en virée pour la semaine. C’est à la gargote qu’il les a rencontrés.

C’est une sacrée bande de lurons qui ont loué une maison à l’autre bout du village sur une très belle plage. Ça fait déjà plusieurs couchés de soleil qu’il va y boire l’apéro, mon capitaine…

Du coup il s’est fait aussi un copain du propriétaire de la maison, un petit bonhomme de son âge qui est autochtone mais a passé sa vie professionnelle à Papeete avant de revenir au bercail à l’heure de la retraite et d’y construire ces maisons à louer aux touristes de passage pour s’occuper.

Bon, deux apéros valent mieux qu’un et le patron rentre à bord à des heures de plus en plus tardives. D’autant que l’autochtone l’emmène volontiers chez son amour de jeunesse qui se tient maintenant derrière un « comptoir à emporter » dans les parages immédiats : Hamburgers, frites, coca… Certes ce n’est pas là la tasse de thé de cap’tain Philip… mais derrière la petite cuisine en bambous et feuilles de bananiers, réservée aux quelques habitués, il y a une longue table en bois massif au milieu d’un très joli jardin. Et là plus question de hamburgers, mais du poisson cru au coco et autre spécialités locales ; en lieu et place du coca, le vin de corail de Rangiroa, l’atoll voisin…

Dès le deuxième pichet de rosé corail, Adam, l’autochtone se lâche… Il est de très petite taille, quand la bistrotière est de son côté une polynésienne pure jus tant par sa carrure que par son franc parlé… Ils n’en n’ont pas moins été amoureux dans leur jeunesse, bien avant l’arrivée des touristes. Adam n’a pas vécu célibataire pour autant; il l’est devenu… Le tahitienne qu’il a épousée à Papeete n’a pas voulu le suivre dans son projet de retour vers son atoll natal. Alors tchao bella ! La bistrotière de son côté s’est mariée avec un pêcheur de Tikehau… n’en parlons plus… ou plutôt, parlons d’autre chose… des voiliers de passage, tiens ! Gilou n’est pas trop pour, il trouve qu’ils ont tendance à pourrir le lagon… bon, tant qu’il n’y en a pas trop, tempère-t-il à l’intention de Cap’tain Philip… Sa promise est d’un avis opposé : à qui vendrait-elle ses hamburgers et son coca sans les touristes ? C’est pas les pêcheurs du coin qui vont se mettre par miracle à bouffer et boire n’importe quoi du jour au lendemain, s’insurge-t-elle ! Un troisième pichet de rosé corail aplanit l’affaire

Tout cela explique donc pour partie le léger retard dans le tirage des deux derniers gagnants, puisqu’il faut préalablement reprendre la mer et que manifestement le patron n’a pas l’air plus pressé que ça de quitter cet endroit, vraiment sympathique, il est vrai. Circonstance qui fait suite à l’épisode de ce maudit «vendredi saint» ! Bon, j’ai peut-être dit ça un peu vite tout à l’heure, plutôt parce que je commence à en avoir un peu marre, moi, de ces histoires-là… C’est vrai quoi ! on bouge pas d’une encablure alors qu’il fait un temps magnifique. Pas que je sois un bouffeur de milles enragé, je vous l’ai déjà dit. Mais une petite balade de temps en temps peut pas nuire. Vous en savez quelque chose, vous qu’êtes reconfinés à la moindre risée, là-bas !

Certes le patron a retrouvé le boire et le manger, c’est le moins qu’on puisse dire… Il a même changé ses draps et sa taie d’oreiller et dort à des heures décentes. Il a même trouvé moyen de réparer la charnière de son ordi aves ses gros doigt ! Alors là vraiment chapeau ! D’autant que les deux vis manquantes, quasiment invisibles à l’œil nu, il risquait pas de les trouver dans sa caisse de mécano diesel ! Mais il les a trouvées ailleurs. Un vrai miracle ! Il en faut bien un de temps à autre pour garder la tête hors de l’eau, hein ! C’est vrai que pour la tablette, il s’en est moins bien tiré… Pas tant que ça d’ailleurs, ça me revient ! En l’espace d’une semaine, suite à de multiples et patients bains de soleil le ventre ouvert, intercalés de séjours prolongés dans la réserve de riz du bord, il était parvenu à la faire redémarrer cette fameuse tablette. Mais il a un problème avec elle ! Psychologique. Je veux dire par là qu’il la considère comme une fausse amie... Mais j’irai plus loin… Plutôt comme une sorte d’ennemie à l’affût, sournoise à souhait. Le fait est qu’il l’a refoutue sous la flotte deux jours après ! Ça interroge quand même, reconnaissez !

Bon, à côté de ça, les fringues sales traînent un peu partout, la liste des trucs à faire s’allonge, sans parler de la vaisselle ! S’il s’imagine que c’est moi qui vais la faire, Tonton, il se fourre le doigt dans l’œil jusqu’où vous savez !

C’est justement ça qui pourrait retarder encore le tirage promis : la vaisselle ! Je vous explique…

Le grand saladier rouge est justement au sale. Bien sûr je dispose de deux saladiers dans ma cambuse. Mais là, 19 bulletins, il fallait le grand ! Et la vaisselle n’est programmée que tous les trois jours dans la routine du bord. Routine qui sera bien sûr drastiquement corrigée avant l’arrivée des premiers gagnants à mon bord. Je m’y engage !

Bref pour toutes ces raisons, le tirage n’a pas encore eu lieu…. Heureusement !

Heureusement car une vingtième candidate s’est présentée in extremis. À tel point qu’elle félicitait déjà les heureux gagnants dans son petit mot !

Le fait qu’elle se soit déclarée tardivement et pas de façon strictement réglementaire, devait-il la disqualifier ? Déontologiquement, ça pouvait se discuter…! Et Bien sûr j’aurais dû vous consulter. Exclure purement et simplement l’impétrante ? L’admettre mais ajouter à la clef un cinquième lot, pour qu’aucun des 17 joueurs encore dans la course ne se trouve lésé ?

Les échanges cryptés entre le bord et vos diverses mais lointaines contrées étant ce qu’ils sont depuis que la fameuse tablette a pris la flotte, tel le roi Salomon, mon capitaine a décidé sans plus attendre de rendre un jugement que personne ne pourrait contester. Le tirage aurait lieu dès la prochaine vaisselle et si par bonheur pour elle la retardataire admise in extremis se trouvait nominée, alors un cinquième lot d’égale importance serait mis en jeu entre les 16 joueurs toujours en lice sans plus d’histoire de saladier cette fois ; le petit blanc suffirait !

Jugement qui je l’espère obtiendra  votre aval, comme il a acquis le mien d’emblée.

L’affaire est donc imminente, mais dépend néanmoins de notre départ ! Départ que le patron ne peut plus remettre à l’envi car il n’a tout bonnement plus un sous vaillant ! Plus même de quoi acheter un malheureux caramel  au magasin général ! Et des distributeurs de biftons, vous imaginez bien qu’il n’y en a pas à tous les coins de rues dans les atolls des Tuamotu ! Heureusement le plus peuplé de ces derniers, Rangiroa, est quasiment la porte à côté. Une demi-journée de route. À condition de pas se prendre un méchant vent contraire, évidemment !

Et là justement le vent d’Est vient de se relever. Pour deux jours seulement d’après la météo.

Bon il aurait pu s’y prendre un peu avant le « pisse copie ». Car figurez-vous qu’il s’est mis en tête de transformer sa petite nouvelle, contre laquelle je n’avais jusque-là rien à redire – chacun étant libre d’occuper sa retraite à sa guise et comme il l’entend -, en Messe chantée ! Oratorio si vous préférez. L’influence d’Assam ? Va savoir ! En tous cas vous imaginez un peu le temps que ça prend ce genre de plaisanterie ? Non bien sûr ! Aucun de vous n’a de violon d’Ingres aussi farfelu !!!

En attendant on se retrouve coincés là pour deux jours de plus, du coup !

Bon, pour « Rangi » comme on dit ici, je vous tiens au courant ! De là-bas on devrait pouvoir vous envoyer le prochain épisode !

A tchao, les amis !